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Comment l’Europe lance sa résistance face à l’hégémonie américaine

1 juillet 2025 par
Comment l’Europe lance sa résistance face à l’hégémonie américaine
Ariovis, Jade Tabaries

L’Europe numérique s’éveille.

Longtemps spectatrice du duel entre les géants américains et asiatiques, elle tente aujourd’hui de reprendre le contrôle sur ses données, ses infrastructures et sa sécurité. Ce réveil, encore fragile, s’exprime à travers de nouvelles régulations, des projets technologiques souverains… et une volonté claire : ne plus dépendre uniquement des règles imposées par la Silicon Valley.

Mais cette “résistance” européenne est-elle crédible ? Sur quels terrains s’exerce-t-elle ? Et peut-elle vraiment inverser des années de dépendance technologique ?

Décryptage d’une reconquête en cours.


Une domination américaine historique… et bien installée

Depuis les débuts du web, les États-Unis ont façonné l’internet mondial.

Google, Apple, Meta, Amazon, Microsoft : les principales plateformes, les outils du quotidien, les services cloud et même les câbles sous-marins sont largement entre les mains de firmes américaines, souvent liées aux logiques de renseignement.

Les conséquences ?

  • Une dépendance massive des entreprises et administrations européennes.
  • Une exposition systématique aux lois extraterritoriales américaines (comme le Cloud Act).
  • Et une circulation de nos données personnelles vers des serveurs souvent hors d’Europe.

Ce déséquilibre n’est plus seulement économique : il est devenu stratégique.


L’Europe contre-attaque : un chantier sur plusieurs fronts

Face à ce constat, l’Union européenne a décidé de ne plus rester passive. Depuis quelques années, elle déploie une série de mesures concrètes pour regagner en autonomie :

1. Des régulations fortes : RGPD, DSA, DMA

  • Le RGPD (Règlement général sur la protection des données), adopté en 2016, a posé les bases d’un droit à la vie privée numérique.
  • Les lois DSA (Digital Services Act) et DMA (Digital Markets Act) visent, elles, à réguler les grandes plateformes et rééquilibrer les rapports de force.

2. Des projets technologiques souverains

  • GAIA-X : un cloud européen pour héberger les données stratégiques.
  • Chips Act : pour relocaliser une partie de la production de semi-conducteurs.
  • EU Digital Identity Wallet : un portefeuille numérique européen sécurisé.

3. Des alternatives numériques : comme DNS4EU

Moins médiatisé, mais tout aussi stratégique, DNS4EU (DNS for Europe) est une initiative pour créer un serveur DNS souverain, respectueux des normes européennes et indépendant des grands acteurs américains.


DNS4EU : un symbole discret mais fort

Le DNS, c’est l’annuaire invisible d’Internet. Celui qui permet à votre ordinateur de transformer une adresse web (comme ariovis.fr) en un chemin technique compréhensible.

Aujourd’hui, cette opération passe dans la majorité des cas par les serveurs de Google ou de Cloudflare américains.

DNS4EU propose une alternative :

  • Hébergée sur le territoire européen,
  • Conforme au RGPD,
  • Non exploitée à des fins commerciales,
  • Et capable d’intégrer des filtres de sécurité contre les cybermenaces.

C’est un petit geste technique, mais un grand signal politique : l’Europe peut encore construire ses propres infrastructures.

Et ce changement peut se faire chez soi, dès maintenant, en reconfigurant les paramètres DNS de votre box internet.


Reprendre le contrôle, ça commence aussi à la maison

La souveraineté numérique n’est pas qu’un débat institutionnel : elle commence aussi par des choix individuels.

Changer ses DNS, mieux protéger ses données, comprendre qui collecte quoi, où vont nos informations : ces gestes simples sont autant d’actes citoyens du numérique moderne.

Chez Ariovis, nous vous aidons à faire ces choix de manière éclairée, avec des tutoriels pour installer DNS4EU selon votre opérateur :


Un virage européen à surveiller

L’Europe n’a pas (encore) ses Google, ses Amazon ou ses systèmes d’exploitation grand public. Mais elle pose les fondations d’un numérique alternatif, plus éthique, plus contrôlé, plus transparent.

DNS4EU, GAIA-X, RGPD… autant de briques d’une souveraineté numérique en construction.

Et pour que cette résistance devienne une réelle alternative, elle devra s’incarner dans les usages. Individus, entreprises, institutions : chacun a un rôle à jouer pour redonner du sens au mot “indépendance” dans l’univers digital

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